Undated
Figure notoire du paysage des arts vivants depuis plus de 25 ans, Martine Pisani revisite son parcours chorégraphique avec dix interprètes collaborateurs de longue date, réunis par le goût du jeu et l'esprit d'enfance, élaborant une pièce truculente tant pour les connaisseurs de son travail que pour les néophytes.
Ce n'est pas un hasard si les mêmes interprètes se retrouvent souvent dans le répertoire de Martine Pisani, puisqu’elle fait de la vie sur le plateau le matériau premier de ses pièces. En pleine lumière, ce sont toujours des personnes aux présences simples, sans écran, qui jouent des distances entre elles, en un jeu au sens aussi mécanique que ludique. Au fil de ses réalisations, la chorégraphe a inventé un monde, un théâtre dansé sans artifice, où tout est à vue, drainant un goût du "presque rien" et un amour fou de la dérision, travaillant les pleins et les vides, les apparitions et disparitions, et s’adressant au spectateur d’égal à égal.
Il y avait donc matière à penser que cette création charpentée de morceaux choisis de ses anciennes pièces donnerait le meilleur de son univers, de son humour à rebours de l'académisme. Il était même fondé d'attendre de l'inattendu. Mais il était difficile d'imaginer qu'une forme si prospective pourrait fleurir de motifs rétrospectifs, bien loin du best of ou du pot pourri. D'abord s'installe une bizarrerie dans un chaos truffé de gestes sans moteur et de chutes sans cause, une extrême promiscuité des danseurs dont les mouvements ne se répondent pourtant pas, décalages hilarants. Alors que la bande-son nous offre une ritournelle enjouée et insipide, du type jeu télévisuel des année 90, ce sont nos solitudes juxtaposées que miroitent les danseurs, simples touches de couleurs accolées sur le plateau. Puis le bug d'un corps qui n'arrive plus à se déplacer, les courses folles, d'incongrues postures penchées, le déplacement irraisonné d'une paire de baskets ou d'un balai comme seuls accessoires, cette (fausse) anarchie, cette dégénérescence au sens propre, lèvent le voile sur la non-maîtrise de ce que nous voudrions contrôler, notamment nos corps. Un spectacle sensible, intelligent et drôle.
Durée : 60 min
Conception : Martine Pisani – Assistant : Theo Kooijman – Interprètes : Hermann Heisig, Christophe Ives, Theo Kooijman, Eduard Mont de Palol, Élise Olhandéguy, Tania Pieri, Laurent Pichaud, Ludovic Rivière, Lola Rubio, Jean-Baptiste Veyret-Logerias – Lumière : Ludovic Rivière – Chargée de production : Margot Videcoq.
Premières le 17 juin 2017 au festival Uzès Danse et le 30 septembre 2017 à Vila do Conde (PT) dans le cadre de Circular festival.
Production : La compagnie du solitaire – Coproduction : Uzès Danse-CDC Languedoc Roussillon (F); Pact Zollverein Essen (D), Circular Festival Vila do Conde (PT), Ménagerie de Verre Paris (F), Marseille objectif DansE (F), Pôle Arts de la Scène-Friche la Belle de mai (F), Pôle Sud CDCN Strasbourg (F), L’Echangeur CDN Hauts de Seine (F), fabrik Potsdam (D). Avec le soutien du CND Centre national de la danse, accueil en résidence Pantin (F) et d’Arcadi Île-de-France.
La compagnie du solitaire est subventionnée par le Ministère de la culture et de la communication DRAC Île-de-France.
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